Certaines entreprises effectuent plusieurs entretiens avant une embauche, d’autres un seul, tout dépend de leurs méthodes de recrutement. Quoi qu’il en soit, il arrivera forcément le moment, si vous êtes embauché, où vous devrez discuter de votre salaire avec votre futur employeur. La question de l’argent est toujours délicate, et beaucoup de candidats n’osent pas se vendre à leur juste valeur, par peur de ne tout simplement pas être embauché. Le « j’aurais dû demander plus » est de plus en plus fréquent à la sortie d’un entretien d’embauche. Sachez qu’il y a des méthodes pour bien amener ce sujet et faire comprendre vos attentes à votre employeur potentiel. Un entretien se prépare, son déroulement aussi. Pour votre employeur, parler du salaire est une étape tout à fait normale, il s’attend à ce que le sujet soit abordé, et trouvera étrange qu’il ne le soit pas. Généralement, c’est même lui qui entamera les négociations. Pourtant, beaucoup de candidats restent pétrifiés rien que d’y penser, par peur d’échouer. Voici donc quelques conseils pour négocier un bon salaire à l’embauche.
1. Faites une estimation juste de votre salaire
Un entretien se prépare, et la première chose à faire pour une négociation juste est de vous renseigner sur le salaire habituellement pratiqué pour le type de poste pour lequel vous avez déposé votre candidature. Faites également le point sur tous vos besoins du quotidien, afin d’être le plus apte possible à demander ni trop peu, ni pas assez. Votre salaire doit à la fois couvrir vos besoins et correspondre à la fourchette des salaires pratiqués dans votre domaine professionnel.
Pour faire une bonne estimation du salaire que vous allez souhaiter, faire des recherches sur Internet reste un des meilleurs moyens pour comparer les rémunérations proposées en général dans la profession pour ce type de poste. Les magazines économiques publient aussi régulièrement des grilles de rémunération types, avec sur ces grilles les salaires moyens classés par secteur d’activité, type de poste etc. Vous pouvez aussi vous renseigner auprès d’une personne, si vous en connaissez une, qui occupe déjà un poste similaire, l’idéal étant qu’en plus, elle travaille dans l’entreprise que vous convoitez. Enfin, n’oubliez pas de tenir compte de votre expérience à ce type de poste. Un débutant qui sort de l’école ne pourra pas prétendre à un salaire aussi élevé qu’une personne qui a déjà 5 ou 10 ans d’expérience.
2. Renseignez-vous sur l’entreprise
Que ce soit pour la négociation de votre salaire ou pour tout l’entretien, il est toujours assez mal vu de se présenter sans rien connaître de l’entreprise dans laquelle vous souhaitez travailler. On ne vous demandera pas de tout savoir bien sûr, mais il y a de fortes chances que vous ayez droit à une question du type : « Connaissez-vous notre entreprise ? Notre activité ? ». Quitte à vous renseigner sur l’entreprise, profitez-en aussi pour faire des recherches sur sa situation financière, sur les réorganisations récentes et sur les spécificités du secteur. Cela vous permettra de mieux comprendre la position de l’entreprise et d’anticiper d’éventuels contre-arguments lors de la négociation de votre futur salaire. Cela vous aidera également pour votre estimation, à éventuellement ne pas demander une somme trop élevée même si elle se trouve dans la fourchette du secteur, ou au contraire à savoir s’il vous est possible de placer la barre un peu plus haute.
3. N’entamez jamais la négociation
Il faut toujours laisser votre interlocuteur aborder le sujet et faire la première proposition. D’une part, c’est une marque de politesse et de respect envers votre recruteur, et d’autre part, cela vous permet de le laisser « dévoiler son jeu » en premier, de mieux le cerner pour découvrir le salaire qu’il est prêt à vous payer, et éventuellement ajuster vos propositions. Ne vous y trompez pas, c’est une négociation, alors il y a de fortes chances, sauf cas exceptionnel, que votre recruteur commence par vous proposer le salaire le plus bas possible (ou légèrement supérieur pour vous attirer et vous dissuader de proposer plus).
Autre petit « truc » des recruteurs qu’il est facile de contrer lorsqu’on connaît l’astuce : certains peuvent commencer par vous demander quel salaire vous aimeriez gagner. Ne répondez précisément que si le recruteur vous a déjà fait une proposition d’embauche. Dans le cas contraire, cette question permet au recruteur de prendre sa décision finale en fonction du raisonnement suivant : C’est le moins cher qui l’emporte ! Ainsi, si aucune proposition d’embauche ne vous a encore été faite, et que le recruteur vous demande combien vous souhaiteriez dès le début de la négociation, répondez de façon évasive, avec des phrases du type : « C’est vous qui proposez le poste, j’imagine que vous savez plus précisément que moi le salaire qu’il mérite. ». Vous pouvez aussi, surtout si votre interlocuteur insiste, lui donner une fourchette de salaires au lieu d’une somme précise. Comme en plus vous aurez fait votre estimation au préalable et vous serez renseigné sur les salaires pratiqués dans votre branche d’activité, vous pourrez lui répondre : « Entre tant et tant ». Restez le plus réaliste possible : « Entre 1000 et 3000€ », par exemple, ce n’est pas une fourchette !
Enfin, le fait de laisser votre interlocuteur dévoiler ses cartes en premier peut aussi vous apporter d’agréables surprises. En effet, il se peut qu’il vous propose en fait un salaire supérieur à celui que vous espériez !
4. Sachez faire la différence entre salaire et rémunération
Lorsque votre recruteur vous fera une proposition, il vous faudra l’évaluer pour voir si elle vous convient, et ce en quelques secondes, entre sa question et votre réponse ! Il y a une nuance que beaucoup de gens ne font pas, c’est la différence entre salaire et rémunération. Le salaire n’est qu’un élément de la rémunération, et votre recruteur, lui va vous proposer une rémunération, pas seulement un salaire. Ainsi, dans une rémunération, il y a le salaire, les primes, le niveau et la fréquence des augmentations, le 13ème voire 14ème mois, une voiture de fonction, la mutuelle, les tickets restaurants, certains avantages donnés par la convention collective, etc.
5. Envisagez d’autres possibilités
Pour bien mener une négociation, il faut tenter d’envisager toutes les possibilités afin de pouvoir éventuellement réorienter la négociation vers une solution alternative pouvant satisfaire les deux parties. Pour cela, vous devez penser globalement, et pas uniquement au montant que vous aurez à la fin du mois sur votre compte en banque. Je vous ai parlé de la différence entre la rémunération et le salaire. Vous devez penser à votre rémunération, et non seulement à votre salaire. Ainsi, si les opportunités de négociations sont limitées au niveau du salaire, vous pourrez proposer d’autres solutions. Des formations, des horaires souples, un remboursement partiel ou total des frais de transports etc. font partie des multiples avantages possibles que vous pouvez proposer. Dans certains cas, votre poste offre de toute façon de bonnes perspectives d’évolution qui vous permettront de ce fait de renégocier votre salaire régulièrement.
6. Quelques ultimes conseils pour bien négocier
- Les recruteurs font fréquemment leurs propositions en vous annonçant le montant de votre rémunération annuel. Si cette proposition est nettement en dessous de vos prétentions, parlez en termes de salaire mensuel. Le montant sera moins impressionnant et vous permettra peut-être de parvenir à vos fins.
- Évitez de parler de votre dernier salaire, sauf s’il était plus élevé que celui proposé par votre recruteur pour le nouveau poste. En effet, un salaire précédent inférieur vous dévaloriserait en donnant l’impression d’être prêt à accepter une baisse de salaire, tandis qu’au contraire, un salaire précédent supérieur pourra inciter le recruteur à éventuellement revoir sa proposition à la hausse.
- Si le nouveau poste est similaire à votre poste précédent, ou de manière plus globale, si vous avez déjà de l’expérience, n’hésitez pas à étayer votre argumentation en vous engageant sur des résultats chiffrés et crédibles, que vous aurez déjà atteints à votre poste précédent. De manière globale, plus vous serez informé sur les tenants et aboutissants de votre poste, de la rémunération habituellement pratiquée, de l’entreprise etc. mieux vous serez armé pour mener une négociation comme un expert !
- Enfin, dans le même ordre d’idées, si vous n’arrivez pas à vous entendre sur le salaire que vous convoitez, proposez une sorte de marché au recruteur : vous acceptez un salaire plus bas que celui que vous souhaitiez, à condition qu’il puisse prévoir de revaloriser votre rémunération si vous obtenez des résultats supérieurs aux objectifs. Ainsi, le recruteur sera satisfait car cela lui permettra de voir d’abord si vous faites vos preuves. Cette astuce ne convient pas à tous les métiers, étant donné qu’il faut que le poste ait des objectifs chiffrés à atteindre. Cela conviendra très bien, notamment, aux fonctions commerciales.
Conclusion :
Négocier son salaire, et plus précisément sa rémunération, n’est au final pas si compliqué. Beaucoup de gens même expérimentés appréhendent ce moment, ce qui est également compréhensible. Ils craignent de ne pas pouvoir mener leur négociation, ou d’aller trop loin et de risquer de ne pas être embauché. Le recruteur est un professionnel, mais n’oubliez pas que vous aussi ! Lorsqu’il abordera le sujet du salaire et de la rémunération, il s’attendra à ce que vous négociiez ; et plus vous serez informé, plus vous pourrez vous placer en « expert », plus la négociation se déroulera bien, et débouchera sur une proposition qui contentera tout le monde.
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