La réforme annoncée par François Bayrou pour 2025 suscite une onde de choc parmi les millions de Français détenteurs d’assurance-vie, de livrets d’épargne et de placements financiers. Dans un contexte de réduction du déficit public, l’État compte accroitre la pression fiscale sur les revenus du capital, provoquant une véritable réaction en chaîne dans le paysage économique et patrimonial du pays.
Quels changements pour l’assurance-vie et les livrets d’épargne en 2025 ?
Le coeur de cette refonte repose sur le relèvement du Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU), qui passerait de 30 % à 33 %. Cette mesure vise directement les produits d’épargne les plus populaires, tels que les assurances-vie, les Comptes Épargne Logement (CEL) et les Plans Épargne Logement (PEL). Pour des millions de ménages, cela signifie une baisse nette de rendement, dans un contexte où l’inflation continue d’éroder les revenus réels.
Les livrets réglementés, jusqu’ici épargnés par les hausses fiscales, pourraient eux aussi être affectés indirectement. Les projections indiquent une chute du taux du Livret A à 1,5 % dès février 2025, niveau historiquement bas qui remet en cause son intérêt face à l’inflation.
Quel impact pour les Français ?
D’après la Caisse des Dépôts, 68 % des Français possèdent un Livret A. L’impact de cette réforme toucherait donc un très large public, en particulier les classes moyennes et modestes, qui utilisent ces produits comme matelas de sécurité. Une simulation simple montre qu’un gain annuel de 2 000 euros sur une assurance-vie serait amputé de 66 euros supplémentaires d’impôts.
Le calendrier gouvernemental prévoit l’application du nouveau taux de PFU au 1er janvier 2025. S’en suivrait, quelques mois plus tard, une révision des taux des livrets, avant un alignement fiscal complet de l’assurance-vie sur les autres produits financiers d’ici 2026.
Une réforme plus vaste : quels autres secteurs concernés ?
La politique fiscale de François Bayrou ne se limite pas à l’épargne. Elle s’accompagne d’une augmentation de la taxe sur les billets d’avion, destinée à financer la transition écologique. Le montant pourrait être multiplié par quatre, selon la distance parcourue et la classe choisie. Par ailleurs, un impôt minimal de 20 % pour les contribuables dont les revenus excèdent 250 000 euros (500 000 euros pour un couple) est également envisagé.
Les grandes entreprises ne sont pas épargnées : celles réalisant plus d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires pourraient subir une surtaxe exceptionnelle en cas de profits élevés. Un dispositif qui pourrait, selon certains analystes, ralentir l’investissement et la création d’emplois en France.
Comment protéger son épargne ?
Dans ce contexte d’incertitude fiscale, la diversification devient stratégique. Les Sociétés Civiles de Placement Immobilier (SCPI) attirent de plus en plus d’épargnants avec un rendement moyen de 4,5 %. Les ETF offrent une exposition internationale tout en bénéficiant parfois d’une fiscalité plus favorable.
Pour les investisseurs prudents, des placements réglementés comme le Plan d’Épargne Retraite (PER) ou le Plan d’Épargne en Actions (PEA) permettent d’optimiser la fiscalité sur le long terme. Face à ces bouleversements, l’accompagnement par un conseiller financier certifié s’impose comme un levier d’adaptation indispensable.
Les épargnants disposent aussi de ressources utiles pour anticiper l’impact de ces changements, comme le simulateur fiscal de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) ou le module « Mon Épargne en 2025 » disponible sur le site du Ministère de l’Économie.
Vers une redéfinition durable de l’épargne française ?
La réforme Bayrou pourrait bien redéfinir en profondeur le rapport des Français à l’épargne. Si elle passe l’épreuve parlementaire, elle inaugurera une nouvelle ère où les revenus du capital seront plus lourdement mis à contribution, avec des conséquences durables sur le comportement patrimonial des ménages.
Pour l’heure, l’heure est à la vigilance. Les Français doivent dès à présent analyser leur stratégie d’épargne pour anticiper l’effet de ces nouvelles règles fiscales, qui redistribuent les cartes de l’investissement personnel en France.