Comment investir à 30 ans pour gagner de l’argent

Comment investir a 30 ans

Cet article est un article invité écrit par Antonin, du blog Apprendre à Investir.

Lorsque l’on se demande comment investir à 30 ans, plusieurs possibilités s’offrent à nous: la bourse et l’immobilier sont les deux principales.

Intéressons-nous à l’investissement en bourse, un support pour lequel il y a de nombreuses raisons d’investir.

ou lorsque l’on parle de stratégie d’investissement, il est seulement possible de regarder dans le passé. Nul ne peut prédire l’avenir économique.

Cet article n’est pas une recommandation d’investissement en soi. C’est plus une réflexion argumentée sur la manière d’appréhender l’investissement lorsqu’on a 30 ans.

30 ans: un large horizon d’investissement

Lorsqu’on a 30 ans, on a très probablement un horizon d’investissement de plusieurs décennies. Ce large horizon d’investissement apporte avant tout une certaine sérénité. Quoiqu’il puisse se passer, on sait que l’on peut va pouvoir s’en remettre.

Pour autant, l’objectif n’est pas d’investir n’importe comment sous le seul prétexte qu’il restera beaucoup de temps pour se refaire.

On pourrait par exemple se dire qu’il est préférable d’investir à 100% sur des actions, sachant que c’est la classe d’actifs la plus performante historiquement (depuis 1972).

Actions Obligations Or
Rendement annuel moyen (1972-2019) 10,35% 6,98% 7,44%

C’est une bonne idée sur le papier, mais seulement sur le papier. Pourquoi ? Il y a trois principales raisons:

1. L’impact émotionnel des pertes

Il est psychologiquement quasiment impossible de subir sans broncher des crises comme celles de 1973-74, 1987, 2001-2002 ou encore 2008.

Une perte d’argent a un impact émotionnel 4 à 5 fois plus grand qu’un gain du même montant.

Très rares sont les investisseurs capables d’accepter de voir leur portefeuille chuter de 50% sans broncher.

2. Les actions ne sont pas toujours devant

Même si les actions sont historiquement la classe la plus performante, ce n’est pas toujours le cas.

Par exemple, sur les 20 dernières années, investir dans l’or et dans les obligations à long terme s’est révélé plus rentable qu’investir dans les actions.

Actions Obligations Or
Rendement annuel moyen (2000-2019) 5,99% 7,08% 8,06%

Et donc passer 20 ans à se dire que l’on n’a pas investi au bon/meilleur endroit, cela fait long !

3. Les actions peuvent stagner pendant une décennie

Les actions peuvent stagner pendant de nombreuses années.

Ainsi, entre 2000 et 2010, le marché des actions n’a pas progressé. Il a beaucoup fluctué, notamment du fait des deux crises majeures qui ont traversé cette période, mais les actions n’ont pas progressé du tout.

Cela veut dire qu’un investissement en actions a affiché un rendement total d’environ 0% en 10 ans. Cette période est d’ailleurs appelée la décennie perdue.

Seriez-vous capable de conserver une stratégie qui ne vous rapporte rien pendant 12 ans ? Avouez que c’est vraiment très peu probable.

Investir de manière offensive ?

Cela dit, à 30 ans, on est encore très jeune, et on peut se permettre de prendre quelques risques, s’ils sont justifiés.

Autant il est déraisonnable d’adopter une stratégie trop agressive qu’il sera impossible de suivre sur le long terme (investir par exemple à 100% dans des actions), autant une stratégie trop conservatrice risque de nuire au rendement sur une longue période de temps.

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S’il faut trouver un juste milieu entre une stratégie trop agressive et une stratégie trop conservatrice, où se situe ce milieu, exactement ?

Il est bien sûr impossible de deviner le rendement futur des différentes classes d’actifs au cours des 30 prochaines années.

Les 3 ingrédients d’un portefeuille équilibré

Tout ce que nous savons, c’est que les actions, les obligations et l’or sont les trois ingrédients essentiels de notre portefeuille d’investissement.

Pourquoi ? Parce que ces classes d’actifs sont largement décorrélées les unes des autres. Posséder les trois permettra de stabiliser le portefeuille lors des prochaines crises, et donc de les passer sans trop s’inquiéter.

Les actions délivreront la majeure partie de la performance du portefeuille.

Les obligations contreront efficacement la volatilité des actions si le marché venait à chuter.

L’or nous offre quant à lui une bonne assurance contre une éventuelle hausse de l’inflation, ou encore contre une crise systémique majeure avec son rôle de valeur refuge.

Dans quoi allons-nous investir à 30 ans ? Dans les mêmes actifs que si l’on souhaitait investir à 40 ans, ou à 60 ans.

Ce qui va changer en fonction de l’âge, c’est la détermination de l’allocation d’actifs, c’est-à-dire la part de chaque classe d’actifs au sein du portefeuille.

Quelle répartition des classes d’actifs ?

À 30 ans, il reste 30 ans avant d’atteindre 60 ans, un âge à partir duquel on peut estimer que l’on n’a plus envie de prendre aucun risque, et où l’on souhaite adopter une stratégie défensive.

Pour déterminer la répartition idéale de notre portefeuille pour trentenaires, nous allons étudier les périodes de 30 ans depuis le début des années 70, et confronter plusieurs stratégies avec cet horizon d’investissement:

  • Une stratégie défensive, avec une majorité d’obligations
  • Une stratégie équilibrée, avec une répartition similaire d’actions et d’obligations
  • Une stratégie offensive, avec une large majorité d’actions

Comme indiqué plus haut, nous n’inclurons pas de stratégie trop offensive, du type 90% ou 100% d’actions. Même si ces allocations sont très performantes à très long terme, elles subissent de plein fouet les crises, et sont donc impossibles à tenir émotionnellement.

Nos 3 stratégies se composent de la manière suivante:

Stratégie défensive Stratégie équilibrée Stratégie offensive
Actions 30% 45% 70%
Obligations 55% 45% 15%
Or 15% 10% 15%

Pour notre analyse, les actions seront celles du marché américain, et les obligations seront des obligations d’état à maturité moyenne (7 à 10 ans).

Un principe d’investissement essentiel

Aujourd’hui, la meilleure manière d’investir dans des actions ou dans des obligations est de le faire via des fonds indiciels (aussi appelés trackers).

Ils ont plusieurs avantages:

  • Celui d’offrir la meilleure diversification possible en étant composés d’un large panel d’actions/d’obligations
  • Leurs frais sont minimes (autour de 0,2% ou 0,3%/an)
  • Ils battent systématiquement les gestionnaires de portefeuille (ainsi que les boursicoteurs du dimanche)
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Les fonds indiciels sont donc à la fois la manière d’investir la plus performante, la moins risquée (grâce à leur niveau de diversification) et la moins chère.

Notre analyse est donc basée sur des indices qui représentent l’ensemble du marché des actions (ou des obligations) américaines.

Depuis 1972, on recense 19 périodes de 30 ans, qui est notre horizon d’investissement. Étudions en détail ces périodes de 30 ans.

30 ans d’investissement: quels sont les résultats ?

Le tableau suivant illustre la moyenne de toutes les périodes de 30 ans, pour chaque portefeuille:

Rendement moyen Plus mauvaise année Plus forte baisse Nombre d’années en perte Période maximale en perte
Portefeuille défensif 8,90% -2,94% -11,62% 2,53 1 ans et 5 mois
Portefeuille équilibré 9,54% -7,43% -16,53% 4,63 2 ans et 8 mois
Portefeuille offensif 10,15% -17,85% -30,80% 6,74 3 ans et 11 mois

En moyenne, plus le portefeuille est offensif, plus le rendement est élevé, plus les baisses maximales sont fortes, plus les années de pertes sont nombreuses, et plus les périodes en pertes sont longues.

Pour obtenir un rendement supérieur, on doit donc s’exposer à plus de volatilité. Cela confirme notre hypothèse de départ: avec un long horizon d’investissement, il est possible de prendre un peu plus de risques.

Maintenant, imaginons que nous n’avons pas eu de chance, et que notre période d’investissement de 30 ans soit la pire parmi les 19 périodes étudiées.

Rendement moyen Plus mauvaise année Plus forte baisse Nombre d’années en perte Période maximale en perte
Portefeuille défensif 7,28% -3,05% -11,95% 4 1 ans et 7 mois
Portefeuille équilibré 7,98% -10,18% -18,06% 6 2 ans et 9 mois
Portefeuille offensif 8,81% -23,19% -33,78% 8 4 ans et 2 mois

Si nous n’avons pas de chance et que nous tombons sur la plus mauvaise période de 30 ans, le rendement sera donc moins élevé, et la volatilité sera supérieure.

Il y a toujours une part d’incertitude dans l’investissement, mais considérer le plus mauvais scénario possible permet de réduire cette incertitude.

Les enseignements: comment investir à 30 ans ?

Le premier enseignement à tirer, c’est que pour toutes les périodes de 30 ans étudiées, les portefeuilles arrivent tous dans le même ordre si l’on regarde le rendement.

Pour chaque période, c’est le portefeuille offensif qui a le mieux performé, suivi par le portefeuille équilibré. Le portefeuille défensif arrive quant à lui toujours bon dernier.

On peut donc considérer que 30 ans est un horizon d’investissement suffisamment long pour se permettre de prendre plus de risque, quitte à souffrir un peu lors des crises (et il y en a eu dans la période étudiée: choc pétrolier, lundi noir de 1987, explosion de la bulle techno, crise des surprimes).

Mais ce long horizon laisse le temps au portefeuille de se refaire une santé en cas de crise.

Cependant, même si le portefeuille offensif est toujours celui qui affiche le meilleur rendement en 30 ans, cela reste une stratégie qui offre moins de sérénité.

Adopter une stratégie plus offensive permet de se mettre en situation de générer plus de rendement, mais il faudra parfois plusieurs années pour se remettre d’une crise.

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Cela a été le cas entre 2000 et 2002 (explosion de la bulle techno): après avoir commencé à baisser en 2000, le portefeuille offensif n’est revenu à son niveau d’avant crise qu’en 2004. Soit 4 années pendant lesquelles le portefeuille a chuté sans pouvoir remonter à son niveau initial.

Investir de manière offensive demande donc aussi parfois plus de patience.

Comment investir à 30 ans: Conclusion

Le portefeuille offensif est-il la meilleure stratégie lorsque l’on se demande comment investir à 30 ans ?

Eh bien, cela dépend de vos critères.

Considérer le rendement potentiel n’est pas suffisant pour adopter une stratégie, quelle qu’elle soit.

Il est particulièrement avisé de considérer le pire scénario possible (en l’occurrence, la plus mauvaise période de 30 ans étudiée – reprenez le deuxième tableau) comme base de réflexion.

Pour vous guider dans votre réflexion, vous pouvez aussi vous demander:

  • Finir l’année à -23% me convient-il au niveau émotionnel, ou alors ai-je besoin de plus de sérénité ? Tout va dépendre de votre aversion au risque.
  • Est-ce que je pense être capable de voir mon portefeuille chuter temporairement jusqu’à -34%, sans être tenté de tout revendre ?
  • Est-ce acceptable pour moi d’avoir 8 années de performances négatives en l’espace de 30 ans ? Soit une année en perte tous les 4 ans en moyenne (je dis bien en moyenne, puisqu’il y a eu 3 années de pertes consécutives en 2000, 2001 et 2002).
  • Suis-je capable de voir mon portefeuille chuter et ne pas remonter pendant 4 ans ?

Ces questions pourront permettre d’affiner votre stratégie et de choisir en toute connaissance de cause, sachant que:

  • Nous avons étudié 19 périodes, et que rien ne dit que la 20ème période en sera pas pire que les 19 précédentes (ce n’est pas le plus probable, mais c’est possible).

Dans tous les cas, choisir une stratégie d’investissement en se basant uniquement sur le rendement n’est absolument pas recommandé.

Il est tout aussi important de considérer la volatilité, les pertes maximales historiques et le nombre d’années pendant lequel le portefeuille peut ne pas progresser.

Dans l’absolu, il n’y a pas de meilleur choix ni de meilleure stratégie quand on se demande comment investir à 30 ans. La meilleure stratégie, ce sera simplement celle qui vous correspond le mieux.

Sources des données: www.portfoliovisualizer.com

Clément
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